Page mise à jour le 21/11/2010.
Chantier intéressant, parce qu'innovant (pour moi!) terminé pendant l'été 2000.
J'ai en effet voulu en particulier construire une cabine la plus "naturelle" possible...
Le principe adopté, le raisonnement, a été le suivant : construire un système le plus respirant possible, pour le cas où des fuites se produiraient. Une maison bouge, des micro-fissures se produisent malgré tout. Donc, respiration par les joints eux-même d'une part, puis dans l'épaisseur des cloisons ou de la dalle, possibilité d'exutoire : l'humidité peut traverser une cloison de briques, à condition que les enduits plâtre aient été enlevés, elle peut aussi traverser un plancher, mais il faut que celui-ci soit ventilé par en dessous.
Cette pièce est à l'étage, sur plancher.
Visite guidée (les images s'agrandissent sur une page à part) :
Enduit chanvre et chaux aérienne, teinté en rose dans la masse |
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Photo prise récemment, mais peu importe : |
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Autre travail préliminaire : dégommer à l'emplacement de la future cabine, tout le plâtre de la cloison, y compris de l'autre côté...
Pénible pénible... |
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Pose d'un poteau bois à gauche, pour délimiter l'espace imparti, |
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Pose du receveur (1,20 m x 0,80 m), |
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Enduits sur les cloisons, |
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Scellement des carreaux de grès étiré, |
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Détail des joints, |
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La cabine, terminée ! J'ai attendu 2 mois pour sa mise en service. |
Dalle de chanvre et terre cuite :
Epaisseur minimale (là où le plancher est le plus haut) : 5 cm |
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Pose de terre cuite, sur une chape de sable tamisé fin et NHL. |
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Détail des carreaux et de leurs joints |
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Pour finir, un badigeon approprié a littéralement changé l'ambiance!
Du rosé, on est passé au vert très clair...
Un an plus tard, le bilan :
au niveau de la cabine proprement dite, aucun problème à signaler, pas de fuite, et les joints résistent parfaitement! Au niveau nettoyage des joints plus particulièrement, nous utilisons (enfin... ma femme utilise!) un produit à base d'eau de Javel contre les champignons. Malgré tout, le joint de jonction entre les parois et le receveur est quand même un peu jauni.
au niveau des carreaux de terre cuite, j'ai des problèmes de joints, au milieu de la pièce, là où le plancher est le plus souple, n'ayant pas fait de renfort de solivage partout en dessous (la dalle n'est peut-être pas suffisamment épaisse non plus, mais il était difficile d'augmenter son épaisseur au delà.) Conséquence : je vais devoir compléter ce renforcement, et refaire un certain nombre de joints...
l'enduit chanvre au mur est tout à fait satisfaisant.
Fin 2001 - Début 2002 :
renforcement de la structure porteuse sous le plancher;
pose d'un film chauffant (marque Tresco, pour chauffage par le plafond) en vue de réchauffer la dalle, bien froide l'hiver !...
Ces films dissipent une puissance de 120 W/m2 ; j'ai diminué cette puissance par deux, en mettant en série (dans n'importe quel sens) une grosse diode d'alimentation d'ordinateur (une seule alternance sur deux passe). La surface du plancher a été soigneusement poncée (c'est crevant !...), et toutes les poussières ont été aspirées à l'aspirateur muni d'une brosse.
Enfin, une isolation standard par laine de verre de 5 cm d'épaisseur ferme l'espace et garde la chaleur, laquelle n'a plus pour issue que de diffuser doucement dans la dalle au dessus, à travers le plancher. Fin 2006, j'ai complété l'isolation en rajoutant par dessous (en remontant la laine de verre à 5 cm du film chauffant) des panneaux de différents matériaux : ouate de cellulose, laine de bois et laine de chanvre, pour voir, essayer ces "nouveaux" matériaux. L'amélioration du confort a été immédiate !
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Vue générale des deux films. (On voit la poutrelle de renfort.) |
Un des films, et ses câbles. | Détails : 6 : 0,60 m de large 120 : puissance en W 200 : longueur en cm |
L'isolation en cours de pose. |
Deux ans plus tard!... (été 2002)
Le renforcement en chaîne effectué sous le plancher ayant séché, j'ai pu souquer les serrages, afin de stabiliser au maximum ce plancher.
A la longue, les joints des carreaux de terre cuite ont cédé sur une surface importante (là où le plancher est souple et où j'ai utilisé un mortier trop faible, mélange de NHL et de chaux aérienne), libérant les carreaux... La chape trop fine dessous a du coup travaillé, bref c'est l'échec complet de ce côté là !
J'ai tenté de desceller un carreau, mais cela est extrêmement difficile (sans l'abîmer lui et ses voisins), le mortier de joint, même brisé, emprisonnant le carreau. La seule solution qui vaille serait de tout défaire, et de refaire une chape plus épaisse que celle que j'avais faite, trop fine car je voulais limiter au maximum la hauteur du sol fini. De plus, j'ai constaté que la dalle de chanvre dessous n'était pas bien prise, probablement par manque de temps (carbonatation insuffisante) et d'eau aussi vraisemblablement. Mais aussi à cause de l'utilisation partielle de chaux aérienne, pas du tout adaptée pour cet usage !....
Là je suis condamné à rester avec ce sol mal foutu, et à regarnir les joints une fois l'an, quand ils sont bien profonds !
A terme, il me faudra tout refaire, dalle y comprise...
Hiver 2002-2003 : on a opté pour "résoudre" le problème, de poser un beau tapis de laine par dessus, pour pas voir la misère !
C'est pas glorieux, mais c'est extrêmement confortable !
Conclusions :
Par contre, la cabine de douche se comporte remarquablement bien! Et les enduits au mur également.
Automne 2010 : je nuance la phrase précédente concernant les joints de la douche. Ceux-ci, 10 ans après, et suite à un nettoyage régulier à l'eau de Javel, ont fini par devenir poreux et laisser l'eau passer, en particulier au niveau de la jointure avec le receveur. Une fissure s'est créée, due probablement au fait que la maison "travaille". J'ai dû gratter ces joints (très dur, très résistant ce mortier !) et rappliquer un nouveau joint, plus couvrant, à base de NHL, chaux grasse, sable tamisé ; le mélange étant trop riche, des micro-fissures sont apparues. Au lieu de resserer le mortier, j'ai appliqué par dessus, le lendemain, un peu de chaux grasse pour combler ces micro-fissures.
Pour info :
Il existe un petit livre, édité aux éditions Le Moniteur, et distribué gracieusement par l'Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat (01.43.12.44.00). Ce livre date un peu ancien (1979), mais les principes et solutions exposés très clairement sont toujours valables.